#Sortiedecrise : Le point de vue des stratèges 17 avril 2020

Publié le 20/04/2020 - Alexandre Prat
Toutes les semaines nous vous proposons une synthèse de l'actualité financière.

Les plus optimistes :

16 avril 2020 - LBPAM

LBPAM pense qu’une normalisation s'engagerait au second semestre

 La Banque Postale a revu les probabilités accordées à chacun de ses scénarios avec

Scénario baissier 30% de probabilité : Le déconfinement, en Chine puis en Europe, est mal géré et le nombre de nouveaux cas repart à la hausse avec des révisions à la hausse des budgets de relance.

Scénario central 50% de probabilité (-5%) : « La normalisation s'engagerait au second semestre. Mais les conditions précises de celle-ci ne sont pas connues. Avec quelles conséquences sur l'ampleur du rebond de la croissance ? »

Scénario haussier 20% de probabilité (+5%) : La croissance repart plus vite que prévu et les réponses budgétaires semblent surdimensionnées.

https://www.boursorama.com/bourse/actualites/lbpam-presente-ses-scenarios-a-3-mois-dd3de6f462637fe0c8761578d2be568b


15 avril 2020 - Aviva Investors

 Aviva souligne l’intérêt de la Chine qui sort progressivement de sa période de confinement

La stratégie de sortie de crise sanitaire mise en place par la Chine devrait intéresser les responsables politiques qui s’inquiètent du risque de nouvelles infections avec le déconfinement.

Les investisseurs eux surveillent la vitesse de reprise économique de la Chine mais l’effet sur les marchés émergents.

Les actions Chinoises ont été moins volatile que les actions mondiales alors que la Chine est l’épicentre de l’épidémie. Les emprunts d’état Chinois ont également été recherchés en raison de la stabilité du reinminbi et des perspectives d’un assouplissement monétaire.

Pour le moment, la consommation semble repartir à un rythme assez lent.

Les pays émergents ont enregistré des sorties sur les actions et les obligations de 83 milliards de dollar selon les données de HAVER et IIF. Malgré les dévalorisations des devises, les banques centrales ont baissé leur taux.

Les conséquences seront variables Certains pays profiteront de la baisse des matières énergétique (Asie du Nord et Inde) alors que d’autres en souffriront (Mexique et Brésil).

Alistair Way, responsable des actions des marchés émergents chez Aviva Investors, estime que les investisseurs devront être prudents avec les entreprises de pays émergents. L’impact sur les bénéfices va se faire sentir petit à petit.

https://www.boursorama.com/bourse/actualites/aviva-investors-analyse-le-redressement-de-la-chine-post-covid-19-et-ses-consequences-d7d8eaa47a89f6d4234dd8110158f48b


15 avril 2020 - Fidelity

 Des signes de reprise se profilent

Les bénéfices annuels pourraient être réduits de 44% en moyenne. La moitié des analystes s’attendent à ce que les entreprises soient confrontées à des problèmes de solvabilité dans les 12 prochains mois.

Toutefois 40% des analystes anticipent une phase d’expansion pour leurs secteurs.

https://www.boursorama.com/bourse/actualites/l-impact-du-coronavirus-sera-significatif-mais-des-signes-de-reprise-se-profilent-selon-fidelity-878e977643b8c2fdec4e1e4dc5763ebd


Les plus pessimistes :

20 avril 2020 - Edram

Edmond de Rothschild AM réduit le risque actions dans ses portefeuilles

Le rebond des marchés a été soutenu par :

  • Une levée progressive des mesures de confinement en Allemagne,
  • Un début de reprise en Chine,
  • Un plan cohérent aux Etats-Unis ainsi qu’une stratégie de déconfinement flexible et raisonnée. De plus, les inscriptions au chômage sont ressorties en léger repli.

La société de gestion estime cependant que le rebond tient également des interventions des banques centrales. La question du rebond se pose donc pour les prochaines semaines surtout au regard des prévisions du FMI.

Selon le gérant, l’incertitude reste élevée. C’est pour cela qu’il réduit tactiquement le risque sur les actions et notamment sur les actions européennes dont le plan de financement des Etats soulève des inquiétudes.

https://www.boursorama.com/bourse/actualites/edmond-de-rothschild-am-reduit-le-risque-actions-dans-ses-portefeuilles-c707b24dc0ee1704e13116aa046a6cb0

14 avril 2020 - Ethenea 

Nous profitons du rebond pour prendre nos bénéfices et gardons un positionnement défensif

Les plans déployés par les banques centrales de 4000 milliards aux Etats-Unis et de 750 milliards en Europe sont inédits par leur ampleur. En effet, ils dépassent les plans de sauvetage déployés pendant la crise financière de 2008 et la crise de l’euro en 2011/2012.

Cependant, ces programmes ne permettent pas de résoudre les problèmes de l’économie réelle. La réponse budgétaire sera plus simple à mettre en œuvre aux Etats-Unis qu’en Europe où les intérêts divergents prennent le pas sur le collectif.

Selon la société de gestion, ces mesures ne seront pas suffisantes et ne seront certainement pas les dernières.

https://www.boursorama.com/bourse/actualites/ethenea-commentaire-de-marche-avril-2020-whatever-it-takes-2-0-et-positionnement-des-fonds-ethna-7297c1eb2db1ed32afaca2c445c50da1

14 avril 2020 - Bank of America

Les investisseurs extrêmement pessimistes

L’enquête mensuelle réalisée par Bank of America Global Research auprès des gérants de fonds mondiaux fait ressortir un pessimisme extrême.

La part de cash est passée à 5,9% en moyenne soit un plus haut depuis le 11 septembre 2001. Les investissements en actions ont touché un point bas. Ensuite, 95% des gérants s’attendent à une récession mondiale en 2020, 15% s’attendent à une reprise en V et une majorité (52%) envisage un rebond en U.

Les gérants privilégient les secteurs comme la santé ou les biens de consommation et se méfient de l’énergie, de l’industrie et des banques.

https://www.boursorama.com/bourse/actualites/gestion-les-investisseurs-extremement-pessimistes-en-avril-selon-bank-of-america-global-research-ae8b7ca393469b449d1fe98d219b5ac1


Les visions prospectives :

16 avril 2020 - OFI AM

Se préparer à un monde « post Coronavirus »

La visibilité sur la sortie de crise est encore faible.

A court terme, les marchés vont évoluer au rythme des annonces macro et micro comme par exemple les annonces de contractions de PIB entre 5% et 10%.

La société de gestion estime que les impacts sur les sociétés seront très importants. Les bénéfices devraient baisser de 30% à 40% avec peu de visibilité sur les perspectives 2021. Le gérant est donc prudent sur les actions et préfère tirer parti du manque de liquidité à court terme en revenant sur des obligations « Investment Grade » et « High Yield ».

La crise a mis en évidence des fragilités dans les pays occidentaux ce qui entrainera des mutations inéluctables. Les Etats-Unis s’endettent avec l’avantage de profiter de la monnaie de réserve internationale. La zone Euro poursuit sa japonisation et le fossé se creuse entre les pays du Nord et du Sud.

La société de gestion pose donc la question du sens et de la limite de ces dettes souveraines.

De leur côté, les investisseurs ont déjà noté des thèmes qui émergeront.

  • La relocalisation : La crise a démontrée une dépendance aux sous-traitants internationaux. Une réflexion devra s’initier sur des points essentiels comme la santé, l’approvisionnement alimentaire, l’énergie et le militaire.
  • Le monde online : Les infrastructures réseaux, la cybersécurité, la communication pour le télétravail et les téléconférences, le développement de la 5G... vont s'accélérer avec la multiplication probable du télétravail. En contrepartie, l'immobilier commercial pourrait pâtir d'une réorganisation du travail dans le tertiaire.
  • L’ESG : Les entreprises les plus vertueuses pendant la crise seront favorisées par les investisseurs.

https://www.boursorama.com/bourse/actualites/jean-marie-mercadal-ofi-am-se-preparer-a-un-monde-post-coronavirus-e68cc162b0af6e1a21f17a44432aec67

 

Alexandre Prat est analyste chez Quantalys.