Comment les institutionnels ont-il traversé la crise ?

Publié le 27/05/2020 - Jean-François Bay
Depuis plusieurs trimestres, à partir d’allocations communiquées annuellement par l’Af2i, Quantalys établit des indicateurs de référence, ou benchmarks, les BAQ Benchmarks Af2i Quantalys en retenant pour chaque classe d’actifs la catégorie Quantalys la plus appropriée, parmi les 140 catégories suivies par le consultant.

Les BAQ permettent aux institutionnels de positionner la performance de leur gestion financière propre par rapport à des référentiels pertinents pour leur reporting ou dans leurs présentations aux administrateurs. Les BAQ so nt d’autant plus fiables que les allocations d’actifs, par grandes familles homogènes d’institutionnels, sont relativement stables dans le temps.

La période d’observation actuelle est donc particulièrement intéressante afin de voir qu’elle a été la performance financière de ces investisseurs de long terme :

  • Les résultats du mois d’avril ont en grande partie compensés les baisses du mois de mars, qui ont subi la dégradation des marchés financiers, dans le sillage de l’arrivée du Covid 19 en

Europe, et du confinement des populations dans de nombreux pays et des mises à l’arrêt des économies.              

  • Ces résultats soulignent l’importance de la diversification des allocations institutionnelles, à la fois sur des actifs réels, tels qu’infrastructures et surtout immobilier, mais aussi au travers de stratégies obligataires décorrélées.
     
  • Autre point extrêmement important, la faible volatilité des BAQ démontrent la résilience structurelle des portefeuilles institutionnels. Face à une correction des marchés d’une intensité et d’une rapidité historiques, les performances négatives des BAQ restent contenues à fin avril avec un niveau de volatilité inférieur à 6, 6 0 pour 5 catégories sur 6, dans une fourchette entre 2, 92 et 14,48 niveaux à comparer à une volatilité de 26,13 pour les Actions Zone Euro par exemple.
     
  • Autre enseignement : L’importance de rester investi dès lors que l’on respecte son cadre de risque. Ceci illustre une nouvelle fois l’importance pour les gérants d’ actifs de long terme que sont les institutionnels de rester investis en ligne avec leurs enjeux de passif et d’ALM, et sous contrainte de leur budget de risque.
  • Par ailleurs, cette étude devrait également apporter des réponses rassurantes aux autorités de contrôle, qui répondent souvent à un risque accru par une demande de fonds propres additionnelle. Les régulations européennes – Solvabilité II, IORP, SRD II, … - doivent cesser d’inciter tous les investisseurs à des gestions procycliques aggravantes, et au contraire favoriser des gestions de long terme, par construction contrariantes et régulatrices.
     
  • Dernier point avancé par l’Af2i : Les besoins d’investissement à venir se situeront clairement du côté des fonds propres. La panne économique mondiale résultant de la crise sanitaire impliquera un effort substantiel de reconstitution des fonds propres des entreprises de toutes tailles, cotées ou non. Seul un financement en fonds propres, en actions, en titres subordonnés, ou en produits hybrides, permettra de pérenniser des activités, pour lesquelles les dispositifs exceptionnels de crédit consentis par les Etats ne sont qu’un relais de court terme, indispensables toutefois.


Les BAQ mis en œuvre par l’Af2i et Quantalys permettront donc de suivre l’évolution des performances moyennes, par catégorie d’institutions, et des marges de manoeuvres financières qu’elles acquerront pour participer à cette phase particulièrement critique de la reprise économique et financière.

Le communiqué de l'Af2i

Lien pour s’inscrire à la prochaine webconférence le 12 juin sur ce sujet :

 

Jean-François Bay , Directeur Général, Développement international.