Mais le consommateur américain semble inoxydable et les entreprises mondiales retrouvent du mordant. Malgré la brutalité des chocs inflationnistes et monétaires, la croissance tient le coup.
Restons calmes
La chute de la banque américaine SVB est inattendue et brutale. La deuxième plus grosse faillite d’une banque américaine de détail sans que les investisseurs voient le coup venir, il y a de quoi devenir méfiant. Naturellement, l’ensemble des valeurs bancaires a corrigé, entrainant les indices mondiaux à la baisse.
Toutefois, nous ne pensons pas qu’une crise financière d’envergure se prépare. SVB est un cas particulier à beaucoup d’égards. D’une part, il s’agit d’une banque spécialisée dans les sociétés technologiques naissantes, très exposées aujourd’hui après les excès des dernières années. D’autre part, incapable de faire croître leur bilan un secteur au ralenti, la banque a investi ses dépôts sur des obligations longue durée, mais sans couvrir le risque de taux. Sans couvrir le risque de taux !! Une étonnante et funeste erreur de gestion qui a entrainé la banque dans la tourmente.
Il se peut que d’autres banques régionales aient commis de semblables erreurs. L’action de First Republic Bank est d’ailleurs sous pression. Mais les grandes banques américaines sont étroitement supervisées et doivent gérer leurs bilans de façon prudente. Elles se sont par ailleurs très largement recapitalisées au cours des dernières années. Et la qualité de leurs encours nous parait bonne. Une contagion nous semble donc improbable à ce stade, d’autant que la Réserve fédérale a agi très promptement pour éviter une fuite des dépôts.
Des conséquences sur les taux
Pas de contagion, mais des conséquences. Cette crise nous apprend au moins une chose. La Réserve fédérale américaine devra se montrer plus prudente dans son resserrement si elle veut éviter une crise économique ou financière., Désormais, l’institution sera réticente à remonter ses taux directeurs très au-dessus de 5%.
En conséquence, la possibilité d’une forte hausse des taux obligataires s’estompe. Certes, nous pourrions assister à une prise de bénéfices temporaire sur le récent rallye obligataire, pourquoi pas, mais une chute drastique des obligations depuis ces niveaux nous semble particulièrement improbable. 2023 ne ressemblera pas à 2022.
Au contraire, nous pensons que les obligations, déjà soutenues par la baisse de l’inflation, restent intéressantes pour les investisseurs : du rendement, et des pertes en capital limitées.
Actions chinoises : nous restons positifs
Les nouvelles économiques chinoises sont plutôt bonnes. Certes la reprise de la consommation déçoit. Mais pour nous, l’accumulation récente d’une épargne pléthorique et l’envie de consommer après des confinements si restrictifs et si longs devraient l’emporter : la consommation chinoise va accélérer dans les prochains mois. Du côté des entreprises, les indicateurs avancés sont excellents. Les enquêtes ont fortement rebondi, présageant d’une reprise économique solide. Enfin, les dernières données sur l’immobilier sont encourageantes : les espaces vendus ont fortement rebondi. En conséquence, les perspectives de croissance bénéficiaire s’améliorent et les analystes révisent à la hausse.
Les échanges diplomatiques entre les Etats-Unis et la Chine sont hélas glaciaux. C’est la raison pour laquelle, malgré l’amélioration de l’environnement économique, les actions chinoises souffrent. Mais nous pensons que les deux pays ont toutes les raisons de continuer leurs échanges commerciaux. Les discours continueront de montrer de la défiance, mais les idées agitées par certains analystes, d’une guerre froide ou même d’un conflit militaire, nous semble hautement suspectes. Nous conservons notre surpondération.
L'essentiel à retenir
- Préférence pour les actions chinoises
- Les valeurs de croissance en vedette
- Les marchés obligataires resteront soutenus