Point sur les portefeuilles modèles Quantalys

Publié le 18/06/2014 - Jean Paul Raymond
Après presque 5 ans de publication continue des portefeuilles Quantalys, point d'étape sur leurs performances et leur composition.

En janvier 2009 Quantalys décidait de mettre en home page de son site, alors tout récent, des portefeuilles modèles calculés tous les deux mois à partir de ses algorithmes de sélection de fonds. D’abord conçus pour le compte titre, ces portefeuilles avaient pour objectif de partager avec la communauté des utilisateurs de Quantalys la meilleure sélection de fonds possible sur 3 allocations d’actifs types et ce de manière totalement transparente. En janvier 2010 nous décidions d’étendre les portefeuilles modèles à onze contrats d’assurance vie et nous publions aujourd’hui un total de 14 portefeuilles modèles sur notre site.

Avec le recul de plus de quatre années, il nous a semblé intéressant de passer en revue la progression de ces différents portefeuilles.

 Le premier volet concernera les 3 portefeuilles profilés  compte titre.

Un mot de méthodologie pour commencer.

Les portefeuilles sont calculés tous les deux mois, sur la base des données connues sur les deux dernières années. Ces calculs sont effectués vers le 6 du mois pour être sûrs d’avoir les données de l’ensemble des fonds du bassin de départ au dernier jour du mois précédent.

Ce bassin est constitué de 740 fonds que nous considérons comme facilement accessibles soit directement soit à travers des contrats d’assurance vie.

Les portefeuilles sont souscrits pour une durée de 2 mois et nous n’appliquons pas de frais de transaction ou d’arbitrage. Par contre l’ensemble des frais de gestion sont pris en compte qu’ils soient fixes ou variables.

Sur la période de détention des fonds dans le portefeuille modèle leurs performances sont calculées en Buy and Hold. Nous reproduisons ainsi la réalité en laissant les fonds évoluer librement sur la période et nous n’effectuons un rebalancement  pour le remettre sur l’allocation d’actifs choisie qu’à chaque remise à jour du portefeuille.

Portefeuille prudent

Le portefeuille « prudent » est composé de 27% de monétaire, 50% d’obligations et 23% d’actions.

Depuis sa création en janvier 2009 ce portefeuille a eu une performance cumulée de 52.63% (soit une performance annualisée de  8,07%) pour une volatilité annualisée de 5,64%.

Sur la dernière année glissante la performance a été de 10,97% pour une volatilité de 3,24% soit un indice de Sharpe remarquable de 3,34.

Ce portefeuille a ainsi su dégager une excellente performance tant à court terme qu’à long terme.

Il faut néanmoins noter que pour ce portefeuille, majoritairement investi dans les obligations, l’algorithme a quasiment toujours été choisir des obligations spécialisées tout au long de son existence, en particulier des obligations privées ou long terme.

Aussi le portefeuille a-t-il été plus volatil que son allocation de référence sur la durée avec une volatilité de 5,64% contre 4,28%.

Cela se traduit par une perte maximale du portefeuille de 12,4% contre 3,4% pour l’allocation de référence.

Cette perte s’est vérifiée lors de la crise de la dette grecque à l’été 2011, période au cours de laquelle certains fonds obligataires présents dans le portefeuille modèle  tels que le fonds R EURO CREDIT de EDRAM ou le fonds AVIVA OBLIG INTERNATIONAL de AVIVA ont beaucoup souffert.

Ces fonds sont néanmoins restés dans le portefeuille et ont pu se reprendre par la suite. On notera la présence plus récente des très bons fonds LCL OBLIGATIONS EURO de Amundi  et ALLIANZ EURO CREDIT SRI de Allianz Global Investors .

Malgré l’accident de parcours de l’été 2011, le portefeuille modèle a réussi à battre son allocation de référence de 2,2% par an depuis sa création en 2009. Sur la dernière année glissante la différence est encore plus probante avec une surperformance de 3,61%.

Portefeuille équilibré

Le portefeuille « équilibré » est composé de 49% d’obligations et de 51% d’actions.

Depuis sa création en janvier 2009 ce portefeuille a eu une performance cumulée de 89,10% (soit une performance annualisée de  12,41%) pour une volatilité moyenne de 9,70%.

Sur la dernière année glissante sa performance a été de 16,89% pour une volatilité de 5,87% avec un indice de Sharpe tout aussi remarquable de 2,85.

La perte maximale du portefeuille a été de 15,3% contre 9,6% pour son allocation de référence depuis son démarrage en janvier 2009. Cette perte a aussi eu lieu à l’été 2011 lors de la crise de la dette grecque.

Mais depuis la fin de cette crise avec la déclaration de Mario Draghi du 26/07/2012 le portefeuille  a eu une performance de 38,73% contre 21,54% pour son allocation de référence avec une  volatilité similaire.

Au niveau des fonds choisis par le modèle mathématique utilisé on retrouve les fonds AVIVA OBLIG INTERNATIONAL et R EURO CREDIT qui, malgré leurs déboires en 2011, ont eu une performance remarquable sur la période qui a suivi et, pour la partie action, d’excellents fonds tels que le MONETA MULTI CAPS de Moneta AM,  le ALKEN FUND EUROPEAN OPPORTUNITIES de Alken AM et plus récemment le GALLICA de DNCA Finance.

Au final le portefeuille a battu son allocation de référence de 3, 26% par an depuis sa création en 2009 et de 5,08% sur la dernière année glissante.

Portefeuille offensif

Le portefeuille « offensif » est composé de 20% d’obligations et de 80% d’actions.

Depuis sa création en janvier 2009 il a eu une performance cumulée de 101,23% (soit une performance annualisée de  13,67%) pour une volatilité annualisée de 13,29%.

Sur la dernière année la performance a été de 18,07 % pour une volatilité de 8,01 % avec un indice de Sharpe de 2,24. Cet indice de Sharpe est moins spectaculaire que sur les allocations plus prudentes, ce qui est normal avec les classes d’actifs les plus volatiles. Il reste néanmoins exceptionnellement élevé pour un portefeuille offensif.

 La perte maximale du portefeuille a été de 20,7 % contre 15,4% pour son allocation de référence depuis son démarrage en janvier 2009. Cette perte maximale est là encore plus élevée  que celle de l’allocation de différence mais ce phénomène s’atténue plutôt en comparaison des autres profils plus prudents.

Au niveau des fonds, en plus de ceux cités ci-dessus, nous retrouvons régulièrement dans les portefeuilles quelques beaux produits tels que le pas forcément très connus PLUVALCA ALLCAPS de la financière Arbevel  qui a été présent dans le portefeuille jusqu’en mars 2013 ou le fonds plus connu MANDARINE OPPORTUNITES de Mandarine gestion présent jusqu’en novembre 2013.

Pour les classes d’actifs internationales, notons la présence répétée du fonds AXA ROS. PACIFIC X-JPN SMCAP ALPHA  d’AXA Rosenberg IM qui est un fonds Asie hors Japon pour la zone Asie sauf dans la période où le Japon a connu une forte reprise au premier semestre 2013. Sur cette période le modèle a choisi des fonds indiciels Japon.

Les USA sont couverts par le fonds plutôt défensif et couvert sur le risque de change FOURPOINTS AMERICA de la société de gestion Franco Américaine Fourpoints, qui a pris la place du plus erratique US OPERA d’Avenir Finance IM.

Pour couvrir les pays émergents enfin, le fonds OBJECTIF ACTIONS EMERGENTES de Lazard Frères Gestion a succédé au fonds CARMIGNAC EMERGENTS de Carmignac Gestion dans les portefeuilles à partir de l’été 2013.

Le portefeuille offensif a battu son allocation de référence de 2,62% par an depuis sa création en 2009 et de 3,48 % sur la dernière année glissante.

 

Les trois portefeuilles profilés ont battu leur allocation de référence respective dans des proportions significatives et ce malgré les frais de gestion prélevés. Nous sommes toutefois conscients que les conditions de marché  ont été particulièrement favorables sur la période avec des marchés globalement haussiers et peu volatils.

Or pendant la période crise de la dette grecque les portefeuilles ont mal réagi et ont subi une perte supérieure à celle des marchés. Cela a été particulièrement vrai pour la poche obligation des portefeuilles.

Il faudra donc rester vigilant pour la suite et voir comment se comporteront les portefeuilles en cas de changement de phase du marché.

Jean Paul Raymond est associé fondateur, directeur du développement de Quantalys.