#TechFactor : Connaissez-vous l’impact de la Tech dans vos portefeuilles en général et des #GAFAM en particulier ?

Publié le 26/06/2020 - Jean-François Bay
L’impact de la Tech a doublé dans les Actions internationales ces dernières années, et dans la Technologie, la concentration autour des GAFAM a également doublé. Il est donc urgent de passer en revue vos portefeuilles afin d’estimer ce facteur de risque sectoriel et ce risque idiosyncratique sur quelques valeurs !

Une montée en puissance des valeurs de croissance et de la Tech ces dernières années

Bénéficiant d’une demande forte de la part des investisseurs du monde entier souhaitant profiter à la fois du mouvement de transformation digitale de nos économies et, de facto, d’un profil « d’hyper-croissance » de ces valeurs parties de rien au début des années 2000, le secteur de la Tech est aujourd’hui incontournable dans les indices américains et a donc délivré des performances exceptionnelles sur les 10 dernières années.

Dans un monde de croissance atone, les entreprises en forte croissance sont donc recherchées, et en particulier les valeurs Tech qui bénéficient d’une base de clientèle mondiale. Par ailleurs, à plus court terme, la crise du COVID-19 est venue illustrer l’importance du Digital dans notre société, venant exacerber un mouvement déjà enclenché depuis quelques années.



A tel point qu’une société comme Microsoft affichait une capitalisation boursière de 1300 milliards de dollars fin avril dernier qui dépasse aujourd’hui les 1500 milliards, soit autant que la somme des capitalisations boursières des valeurs de l’indice CAC40 !


Un secteur Tech qui peut en cacher un autre

Cette montée en puissance de la Tech sur les marchés financiers se traduit naturellement par un poids grandissant de ce secteur dans les indices boursiers qui vient engendrer une sorte d’effet « vertueux » ou « vicieux » selon son point de vue : Plus les investisseurs achètent une valeur, plus sa valorisation monte, plus sa capitalisation boursière augmente et donc plus le poids de cette valeur dans les indices boursiers calculés selon les capitalisations (« capi-weighted ») augmente, et donc plus les investisseurs, notamment indiciels, achètent cette valeur afin de coller aux indices etc…

Mais, pour bien comprendre le risque porté par les indices et donc les Fonds et ETF et, par ricochet, les portefeuilles, l’analyse sectorielle ne doit pas s’arrêter au seul secteur de la Tech stricto sensu car les référentiels ont intégré des valeurs Tech dans d’autres secteurs :

En effet, au secteur des Technologies de l’information (Microsoft, Apple…) il convient de rajouter celui de la Communication où est rattaché depuis 2018 les grandes plateformes numériques telles que Facebook et Alphabet mais aussi des services tels que Netflix.

Il convient également de rajouter le secteur des Biens de consommation discrétionnaire auquel sont rattachés depuis 2018 les plateformes de e-commerce telles que Amazon et JD.com !

Au total, les indices boursiers américains (MSCI USA) ou monde (MSCI World) se retrouvent avec 30% de « Tech ».  

A partir des fonds Actions dans la base de données Quantalys, nous avons pu mesurer que le facteur Tech a pratiquement doublé ces dernières années dans les fonds Actions US et les fonds Actions Monde.


Un poids de la Tech à surveiller mais surtout un risque de concentration autour de quelques valeurs

La montée en puissance du secteur de la Tech s’est accompagnée d’une concentration des indices et des portefeuilles autour de quelques grands méga-conglomérats technologiques et commerciaux (les célèbres GAFAM). Bank of America calculait récemment que le poids des 5 GAFAM atteignait pratiquement un quart de l’indice S&P500 (contre 10% en 2014) et 40% de l’indice Nasdaq.



Il devient donc urgent, si ce n’était pas déjà fait, de calculer et de monitorer ce risque sectoriel au sein de vos portefeuilles et le risque idiosyncratique sur ces quelques valeurs. Ce travail d’analyse des risques passe nécessairement par l’analyse quantitative étant donné le nombre de portefeuilles suivis et le nombre de fonds potentiellement concernés par ces questions.

En effet, l’identification d’un risque caché n’est pas évidente sur des fonds d’investissement et ETF qui ne sont pas, a priori, concernés mais qui sont en réalité investis sur ces thèmes. On peut notamment retrouver ce thème et ces valeurs dans les fonds suivants :

  • Les fonds Actions sectorielles ou fonds spécialisés évidemment : Si vous investissez sur des fonds sectoriels « Tech », « Robotic », « Digital » … vous avez nécessairement une forte concentration sur les valeurs Tech. Par exemple, un fonds comme CPR Invest Global Disruptive Opportunities (https://www.quantalys.com/Fonds/445829) est investi à 76% sur les USA et à 50% sur le secteur de la Tech (à fin mai 2020).
  • Les fonds Actions thématiques : Plus insidieux sont les fonds thématiques qui ne sont pas a priori exposés aux valeurs de la Tech. Il convient d’être vigilent et de regarder les expositions statistiques au niveau de chacun des fonds ou au niveau d’un portefeuille et calculées par Quantalys (onglet « Composition » ) ou le reporting mensuel du fonds accessible via Quantalys. Par exemple, un fonds comme Goldman Sachs Global Millennials (https://www.quantalys.com/Fonds/212038) est investi à environ 70% sur les valeurs Tech (Amazon, Tencent, Alphabet, Facebook…).




 

 

  • Les fonds Actions US : Nous le disions précédemment, les grands indices Actions américains sont très exposés aux valeurs de la Tech. Le poids des GAFAM représente près de 25% de l’indice S&P500 et 40% du Nasdaq. Les fonds US Growth Fund seront nécessairement encore plus investis sur la Tech. Prenons par exemple le fonds Morgan Stanley US Growth Fund (https://www.quantalys.com/Fonds/112466 ) qui, de près ou de loin, détient près de 60% de son portefeuille sur cette thématique. 7 des 10 premières lignes du portefeuille sont des valeurs Tech et représentent à elles seules près de 50% de l’actif géré (cf tableau ci-dessous).




 

  • Les fonds Actions Monde : Un indice de marché comme le MSCI World est composé à 66% de valeurs américaines (à fin mai 2020) et de 20% de valeurs du secteur de la Tech. En rajoutant la Communication (Facebook…) et les Biens de consommation (Amazon…) on arrive à une exposition globale de 40%. Comme pour les fonds Actions US, les fonds Actions Monde avec un style « Growth » ou valeurs de croissance seront bien plus exposés. Par exemple, le fonds Echiquier World Equity Growth (https://www.quantalys.com/Fonds/63249) est exposé à 57% sur ces trois secteurs.
  • Les fonds Diversifiés : Dans votre travail d’analyse des expositions sur le facteur de la Tech et de certaines valeurs en particulier, n’oubliez pas d’y inclure également vos fonds diversifiés. La poche investie en Actions est souvent exposée sur ce thème. Par exemple, le fonds diversifié BGF Global Allocation (BlackRock https://www.quantalys.com/Fonds/47682) est exposé à 61% sur les Actions (à fin mai 2020). Et les principales positions illustrent l’exposition du fonds aux valeurs Tech : Microsoft, Apple, Amazon, Alphabet… (cf tableau ci-dessous).
  • Les autres fonds : De façon plus marginal, il convient de regarder si les autres fonds détenus sont également exposés à ce thème : Fonds Crédit, Fonds High Yield, Fonds immobiliers thématiques (WeWork…) , Fonds de Private equity (Capital risque) …
     


 

Conclusion : Il est urgent de contrôler ce facteur de risque

En tant qu’outil d’aide à la décision, le rôle de Quantalys n’est pas de se prononcer sur la sur-performance du style Growth sur le style Value dans les prochaines années, sur la valorisation du secteur de la Tech aujourd’hui ou de prononcer une recommandation sur une valeur en particulier.

Notre rôle est juste d’identifier des sources de risque et d’exagération et surtout de rappeler l’importance de l’analyse quantitative sur l’ensemble de ses portefeuilles afin de pouvoir être pro-actif, de prodiguer des conseils en connaissance de cause et d’informer ses clients sur des expositions aux facteurs de risque (par gérant, par secteur, par devise, par valeur…).

L’exemple récent de Wirecard montre que la formation d’une bulle ou d’une fraude est parfois possible sur les marchés financiers et qu’il vaut mieux s’assurer de la bonne diversification de ses portefeuilles afin d’éviter au maximum le risque idiosyncratique.

Jean-François Bay , Directeur Général, Développement international.