2016, année compliquée pour les flexibles
Publié le 19/01/2017 - Amiral GestionVous vous en souvenez sans doute, l'année 2016 avait commencé de façon calamiteuse sur les marchés financiers. "Serions-nous entrés dans une troisième crise financière mondiale" se demandaient même les économistes de Capital Economics, cités dans un article du Monde intitulé "Trois raisons pour lesquelles les marchés financiers tremblent" ?
Les trois raisons invoquées par Le Monde étaient les suivantes :
- La panne de l'économie chinoise : la croissance continue de décélérer, les interrogations subsistent, le crédit s'affole, mais il n'y a pas eu de catastrophe boursière en 2016 (la performance moyenne des fonds de la catégorie Quantalys Actions Chine a été de 0,24% l'an dernier).
- Le risque de récession aux Etats-Unis : l'économie s'est finalement très bien tenue.
- Les banques [européennes] dans la tourmente : c'est une histoire sans fin, Deutsche Bank a connu une année très difficile avec notamment une grosse amende à régler aux Etats-Unis et la Monte dei Paschi di Siena est bien mal en point, mais les banques européennes ont à peu près tenu le choc. L'indice MSCI Europe Banks a même fini l'année en petite hausse de 0,88%.
Comment les gérants des 80 fonds de l'Observatoire de la Gestion Flexible ont-ils navigué pendant une année 2016 très contrastée ?
Vue d'ensemble
Regardons tout d'abord la performance des 4 catégories flexibles Quantalys. Il s'agit de la moyenne arithmétique de la performance de tous les fonds de chacune des catégories.
C'est très, très moyen. On distingue clairement le calamiteux début d'année, avec une baisse moyenne de 10% pour la catégorie Flexible Monde.
De gros écarts de performance
La moyenne ne nous éclaire pas beaucoup, jetons un oeil aux 80 fonds de l'Observatoire de la Gestion Flexible.
Le meilleur a progressé de 19,92%, le moins bon a baissé de 12,52%.
Les deux premiers fonds du palmarès 2016 sont structurellement toujours très investis en actions. Ca a payé l'an dernier.
62 fonds ont terminé l'année dans le vert, 18 dans le rouge.
La volatilité a été majoritairement inférieure à 15% en 2016, à 7 exceptions près (sur 80 fonds).
Il a fallu avoir le coeur bien accroché pour certains fonds, qui ont enregistré des baisses substantielles.
Rappelons qu'une année, c'est évidemment bien trop court pour évaluer la qualité d'une gestion flexible et que ces données sont fournies à titre indicatif seulement.
Analyse sur 3 ans
Voici les mêmes données arrêtées au 31/12/2016 et calculées sur 3 ans.
L'écart entre le meilleur et le moins bon fonds est un peu inférieur à celui de 2016.
Sur 3 ans, le risque a été à peu près rémunéré pour tous les fonds : on peut presque tracer une droite joignant tous les points.
Les baisses maximum se creusent par rapport à 2016, ce qui est normal. La plupart des baisses sont concentrées entre -10 et -20%, avec des extrêmes pouvant aller jusqu'à -40%.
Analyse sur 5 ans
Sur 5 ans aussi, le risque a été rémunéré (la droite reliant tous les points a une pente très positive).
La perte maximum n'est décidément pas proportionnelle à la performance, même sur 5 ans.
Analyse sur 8 ans
La relation entre performance et volatilité est moins forte que sur 3 et 5 ans.
Là non plus, il n'y a pas de relation entre la perte maximum et la performance.
Analyse sur 10 ans
Sur 10 ans, les couples rendement/risque sont très épars.
Et il n'y a toujours pas de relation entre la perte maximum et le rendement annualisé.
Sextant Grand Large réussit l'exploit d'être dans le trio de tête en matière de performance sur 3, 5, 8 et 10 ans, ainsi qu'en 2016. Nos précédentes études trimestrielles ont montré l'excellent comportement de ce fonds.
Vos flexibles préférés en 2016
Voici les 15 flexibles de l'Observatoire que vous avez le plus consultés l'an dernier.
Le podium se compose de Sextant Grand Large, grand triomphateur de l'année, porté par ses performances remarquables. Le suivent H2O Multistratégies et Eurose.
Collecte 2016
Sur la base des données calculées par nos soins à partir des informations fournies quotidiennement par les sociétés de gestion, voici notre estimation de la collecte 2016.
Sont intégrées à nos calculs toutes les parts de chaque fonds montrées sur notre site. Si certaines parts du fonds ne sont pas commercialisées ou commercialisables en France, elles ne sont pas intégrées à nos calculs, qui peuvent donc donner des résultats différents de ceux des sociétés de gestion.
Ces données sont extraites de notre outil Quantalys Actifs.
Année faste pour Nordea Stable Return, qui a collecté pour plus de 8 milliards d'euros ! Face à cette déferlante, la société de gestion a pris la sage décision de fermer le fonds aux souscriptions de nouveaux investisseurs.
JPM Global Macro Opportunities a collecté pour plus de 3 milliards d'euros.
Sextant Grand Large, grâce à une collecte de plus de 750 millions d'euros, dépasse maintenant le milliard d'encours.
Sycomore Partners Fund a également collecté massivement : plus de 570 millions d'euros.
A l'opposé, quelques décollectes spectaculaires : 3,67 milliards d'euros en moins pour Ethna Aktiv, près de 2,6 milliards en moins pour M&G Optimal Income, et 1,37 milliard de décollecte pour Carmignac Patrimoine.
Au hit-parade des encours au 31 décembre 2016 (dans lequel je n'ai inclus que les fonds "milliardaires" en euros), Carmignac Patrimoine est toujours le numéro un incontesté.
Nordea Stable Return le suit de très loin, mais a enregistré une progression phénoménale, qui l'a amené devant M&G Optimal Income.
A noter qu'en raison de problèmes de traitement des données relatives à BGF Global Allocation, ce fonds a été exclu. Son actif net au 31 décembre 2016 étant légèrement supérieur à 18 milliards de dollars (soit 16,9 milliards d'euros au taux de change actuel), il se classe donc deuxième de ce classement.
La prochaine étude trimestrielle sur les fonds de l'Observatoire, rédigée par Noëlle Vigan, CFA, et Thomas Langlois, sera disponible courant février. La précédente étude est accessible ici.