Ossiam, nouvel acteur dans le monde des ETF

Publié le 12/07/2011 - Ossiam
Une option passive pour s'exposer aux stratégies minimum variance et aux indices équipondérés

Ossiam, une filiale de Natixis Global Asset Management, vient de lancer six ETF innovants sur NYSE Euronext Paris.

Alors que le marché des ETF sur les indices les plus populaires est très concurrentiel, avec 2 acteurs dominants en France, BlackRock avec la marque iShares et Lyxor (filiale de la Société Générale), Ossiam se différencie en donnant accès à des ETF répliquant des indices pointus via des stratégies sophistiquées.

Minimiser la volatilité avec l'approche minimum variance

Première famille d'ETF lancée par Ossiam : les ETF minimum variance. Derrière ce terme technique se cache une technique de construction d'indice actions visant à minimiser la variance du portefeuille. La variance est le carré de la volatilité, qui est la mesure usuelle du risque d'un portefeuille.

L'approche Minimum Variance est utilisée par Unigestion Asset Management depuis des années dans des fonds gérés activement, par exemple dans Uni-Global Minimum Variance Europe.

Il est possible, au sein d'un univers d'actions, de choisir une combinaison d'actions visant à minimiser la volatilité de cette combinaison. Une volatilité moindre se traduit par des drawdowns (baisses) moins élevés. Elle peut également se traduire par une moindre participation aux hausses. Cette approche est décrite dans un document de recherche rédigé par Bruno Monnier et Ksenya Rulik d'Ossiam, accessible en anglais en cliquant sur ce lien.

Là où les indices les plus répandus tiennent compte de la capitalisation pondérée du flottant pour affecter les poids aux valeurs les composant, l'approche minimum variance tient compte de la volatilité et des corrélations historiques pour choisir les valeurs et les pondérer. Ossiam fixe des contraintes : le poids maximum d'une valeur est de 5% de la valeur du portefeuille, le poids maximum d'un secteur est de 20%, par ailleurs, le portefeuille est investi à 100%, il n'y a pas de positions courtes et le portefeuille doit comporter au minimum 50 valeurs. Au début du processus de construction de portefeuille, Ossiam applique un filtre de liquidité pour ne travailler qu'avec des valeurs suffisamment liquides.

Ossiam a lancé trois ETF répliquant des stratégies minimum variance : l'un des ces ETF réplique l'indice iSTOXX Europe Minimum Variance NR (qui reflète l’évolution dividendes nets réinvestis d’un portefeuille de titres constitué d’un échantillon dynamique des 300 actions les plus liquides de l’indice STOXX Europe 600), les deux autres répliquent un portefeuille de titres constitué d’un échantillon dynamique des 250 actions les plus liquides de l’indice S&P 500 (un en USD et un en EUR). Ces indices sont calculés par STOXX.

Ossiam iSTOXX Euro Minimum Variance NR va donc chercher à construire un portefeuille aussi peu volatil que possible au sein de la moitié de l'univers des actions constituant l'indice STOXX Europe 600, couvrant 18 pays européens. L'indice de référence, le iSTOXX™ Europe Minimum Variance Index, A la date de mise en ligne de cet article (13 juillet 2011), le "panier parfait" de cet ETF (accessible en cliquant ici) comporte 84 valeurs.

Les backtest effectués par Ossiam, comme on pouvait s'y attendre, montrent une très nette surperformance de l'indice iSTOXX Europe Minimum Variance par rapport à l'indice STOXX Europe 600 : du 1er janvier 2002 au 31 mai 2011, l'indice minimum variance enregistre une performance annualisée de 7,63% contre 2,16% pour le STOXX Europe 600 ; une volatilité annualisée de 12,51% contre 20,85% pour le STOXX Europe 600 ; un maximum drawdown de -39,21% contre -58,69% pour le STOXX Europe 600 ; le tout avec une corrélation de 88,33% avec ce même STOXX Europe 600.

Au 31 mai 2011, les principales surexpositions de l'indice Minimum Variance par rapport au STOXX Europe 600 sont pour les secteurs des services à la consommation(20% contre 7% dans le STOXX Europe 600), des services aux collectivités (16% contre 5%), de la santé (20% contre 10%) ; les principales sous-expositions concernent l'industrie (6% contre 13%), la finance (6% contre 22%) et le secteur Pétrole et Gaz (3% contre 9%).

Ossiam utilise la technique du swap pour gérer les ETF minimum variance : l'ETF n'achète pas directement les valeurs de l'indice dont il cherche à répliquer la performance, mais il investit dans un panier d'actions européennes très liquides dont il échange la performance par le biais d'un contrat nommé "swap" ("échange" en anglais) contre celle de son indice sous-jacent. Ce swap est conclu avec une institution financière (la "contrepartie"), qui est en l'espèce une entité du groupe Natixis.

Les deux autres ETF Minimum Variance répliquant un panier de valeurs américaines sélectionnées parmi les titres composant le S&P 500 selon les techniques décrites ci-dessus. Le backtest sur cet indice minimum variance actions US est tout aussi prometteur : l'indice Ossiam US Minimum Variance bat le S&P 500 en performance, en volatilité et en maximum drawdown sur la période allant du 1er janvier 2002 au 31 mai 2011.

Les investisseurs désireux de s'exposer à la fois aux actions américaines et au dollar US investiront dans la part USD, les investisseurs désireux de couvrir le risque de change EUR/USD choisiront la part EUR.

Les trois ETF Minimum Variance d'Ossiam ont des frais de gestion de 0,65%.

S'exposer à des indices équipondérés

Deuxième famille d'ETF lancée par Ossiam, les ETF répliquant des indices équipondérés, c'est-à-dire dans lesquels chaque composant a le même poids. Nous rappellerons que la plupart des grands indices boursiers accordent à chaque valeur qui le compose un poids proportionnel à sa capitalisation boursière (ou du moins au flottant, c'est-à-dire la part du capital pouvant être librement traitée sur le marché) : dans la version traditionnelle du CAC 40, Total a un poids supérieur à celui de LVMH.

Depuis quelques années, les fournisseurs d'indices lancent des versions équipondérées de leurs indices phares. S'ils le font, c'est vraisemblablement parce qu'on en attend de meilleures performances que pour la version traditionnelle. Pour quelles raisons ?

Bruno Monnier et Ksenya Rulik d'Ossiam essaient de répondre à cette question dans un document de recherche en anglais accessible ici sur le site d'Ossiam.

Considérant que répliquer un indice traditionnel (pondération liée à la capitalisation) constitue le seul investissement vraiment passif, alors que répliquer un indice équipondéré implique de rebalancer le portefeuille périodiquement pour rétablir les pondérations, les auteurs considèrent que cette opération de "maintenance" est sans doute le principal moteur de la stratégie d'équipondération : en effet, rebalancer (donc vendre ce qui a le mieux performé pour acheter ce qui a le moins bien performé) permet de réaliser les profits sans se laisser emporter par le momentum et d'appliquer une stratégie contrariante (acheter ce qui a baissé et vendre ce qui a monté).

Monnier et Rulik ont comparé les résultats du S&P 500 traditionnel et de sa version équipondérée, et du STOXX Europe 600 et de sa version équipondérée de 2003 à 2010. La surperformance de la version équipondérée est élevée dans les 2 cas. Ils ont également estimé le coût supplémentaire en matière de frais de transaction du portefeuille équipondéré (qui doit donc être rebalancé périodiquement) et sont arrivés à un montant négligeable (0,03% par an).

S'intéressant enfin à l'effet taille (toutes les valeurs composant un indice équipondéré ont le même poids, petites comme grandes, ce qui revient à accorder plus d'importance aux petites valeurs quand dans un indice traditionnel), les auteurs concluent que la majeure partie de la surperformance du portefeuille équipondéré vient de l'effet de l'allocation en capi, lui-même dû à la surperformance des petites et moyennes valeurs sur les grandes sur la durée d'analyse.

Ossiam donne accès à 3 ETF répliquant des indices équipondérés : Ossiam ETF CAC 40 Equal Weight, Ossiam ETF Euro STOXX 50 Equal Weight et Ossiam ETF STOXX Europe 600 Equal Weight. Les deux premiers ETF ont des frais de gestion de 0,30%, le dernier de 0,35%.

Ces trois ETF sont rebalancés à date fixe tous les trimestres.