Suivre les fonds obligataires à échéance

Publié le 07/12/2011 - Philippe Maupas
Deux nouvelles catégories Quantalys pour identifier et suivre les fonds obligataires à échéance

Un fonds obligataire traditionnel voit sa valeur liquidative évoluer en fonction du cours des obligations qu'il détient. Schématiquement, quand les taux d'intérêt montent (par exemple quand les grandes banques centrales augmentent leurs taux directeurs), le cours des obligations en circulation baisse, et vice versa.

Un investisseur pourra donc tout à fait perdre de l'argent en investissant dans un fonds obligataire : il suffit pour cela qu'il vende à un cours inférieur à son cours d'achat (très schématiquement de nouveau, qu'il vende alors que les taux d'intérêt sont à un niveau plus élevé que lors de son investissement). Il pourra également en gagner, s'il vend son fonds alors que les taux d'intérêt sont beaucoup plus bas que quand il a investi, car les obligations en portefeuille auront vu leur cours s'apprécier (et auront de surcroît payé des coupons).

Un investisseur détenant une obligation jusqu'à son remboursement percevra les coupons périodiques et sera remboursé à maturité (sauf si l'émetteur fait défaut) : en aucune façon il ne bénéficiera de la hausse du cours de l'obligation, ni ne souffrira de sa baisse.

L'investisseur aimant la sécurité des obligations sans vouloir s'exposer au risque de perte en capital ne peut donc pas s'exposer à un fonds obligataire traditionnel. Et de surcroît il ne peut accéder directement aux obligations émises par des entreprises de bonne qualité, offrant une rémunération plus élevée que celles des Etats les mieux notés.

L'industrie de la gestion a donc créé un nouveau type de fonds obligataire afin de satisfaire cet investisseur à la recherche de coupons assez élevés et du retour intégral de son capital : les fonds obligataires à échéance.

Ces fonds ont généralement une période de souscription courte (au-delà d'une certaine date, le fonds cesse d'émettre de nouvelles parts ou applique des frais de souscription dissuasifs) et une durée de vie limitée. Ils investissent à l'origine en obligations du secteur privé ayant une maturité qui coïncide à peu près avec la date d'échéance du fonds et portent ces obligations jusqu'à échéance.

Un fonds à échéance bénéficiera des coupons distribués par les titres en portefeuille et du remboursement final. En l'absence de défaut, il est donc assez aisé de calculer le rendement actuariel instantané du portefeuille.

Il subsiste deux inconnues : le taux de défaut et le taux auxquels les coupons seront réinvestis.

Il est bien entendu fortement conseillé de conserver les parts du fonds jusqu'à la date d'échéance : s'il est toujours possible de vendre à tout moment, on court le risque d'une moyen-value en capital en fonction de l'évolution des taux. L'investisseur vendant ses parts pénalisant les autres porteurs restant jusqu'à échéance (car la société de gestion peut-être amenée à vendre des titres en portefeuille dans de mauvaises conditions), il est parfois prévu des frais de rachat acquis aux fonds.

Après la date d'échéance, trois possibilités : le fonds est dissous et les porteurs de parts remboursés à la valeur liquidative terminale ; une nouvelle période d'échéance est proposée, le fonds réinvestissant dans de nouvelles obligations ; le fonds est transformé en fonds monétaire.

Pour faciliter l'identification de ces produits qui ont vu le jour en 2008, quand les taux d'intérêt exigés par les investisseurs pour prêter aux entreprises, même les plus solides, ont fortement augmenté, nous venons de créer nouvelle famille obligataire, celle des obligations à échéance.

La catégorie la plus peuplée est celle des fonds Obligations Euro à échéance. Il existe également une catégorie Obligations Pays Emergents à échéance, comportant à ce jour seulement deux fonds.

Ces catégorie d'obligations à échéance ne sont pas notées. L'indice de référence utilisé à titre indicatif est l'EONIA. Dans toute analyse d'allocation d'actifs (par exemple dans un portefeuille), elles sont incluses dans la famille Obligations euro ou Obligations Pays Emergents.

Dans le diagnostic, elles ont les caractéristiques de rendement, risque et corrélation attendus de leur famille obligataire.

Dans l'optimisation, elles font partie des fonds spécialisés et leur poids peut être spécifié. Elles peuvent être incluses dans une allocation d'actifs sur mesure, toujours dans la rubrique fonds spécialisés.

Le diagnostic et l'optimisation sont accessibles aux aux détenteurs d'une licence Quantalys Premium, Quantalys Pro ou Quantalys Pro+.

Dans un futur proche, nous ajouterons aux fiches des fonds Obligations à échéance la date d'échéance, afin de permettre une identification plus fine.

Suivez Quantalys sur Twitter.

Philippe Maupas , CFA, CAIA, CIPM, est co-fondateur de Quantalys et éditorialiste.